Ancienne coiffeuse, chanteuse lyrique, mannequin, Daniela Vega ne s’arrête pas Là. Elle est aussi la première femme trans à avoir obtenu un prix aux Oscars en 2018 pour son rôle en tant qu’actrice principale dans « Une femme fantastique ».
Récompensée pour son rôle de femme transgenre dans le film du Chilien Sebastian Lelio, film primé pour le meilleur film en langue étrangère en 2018, Daniela Vega y joue « une femme presque comme les autres : féminine, fragile, forte et digne ». Et pour une fois, son personnage s’éloigne des clichés caricaturaux des transgenres souvent présents ou des images menaçantes. Celle qui a entamé sa transition à 15 ans dévore le monde à pleines dents.
Daniela Vega, soutenue par sa famille et Sebastian Lelio
On peut dire que Daniela a de la chance. À 15 ans, elle entame sa transition sexuelle et elle a eu le bonheur d’être soutenue par sa famille. Coiffeuse à ses débuts, elle passe vite à la comédie et rencontre Sebastian Lelio qui la soutient dans sa démarche. Et comment ? En lui offrant un rôle sur mesure, un rôle bouleversant dans son film « Une femme fantastique ». Elle y joue Marina, femme assignée garçon à la naissance, qui doit se battre contre tous après le décès de son compagnon. L’actrice de 28 ans a fait sensation dans les festivals du monde entier avant de conquérir Hollywood.
C’est grâce à ce rôle qu’elle se retrouve récompensée aux Oscars, première femme trans a y accéder. Elle a su toucher le cœur de toutes les critiques cinématographiques tant par sa personnalité que son jeu incroyable.
Confiance et charisme, deux atouts qui séduisent tout le monde
Daniela Vega sait séduire toutes les critiques et les faire aller dans son sens grâce à son « charisme qui défie la pitié et un aplomb qui peut être tout aussi intimidant que poignant », d’ailleurs salué par le New York Times. Son jeu d’actrice a aussi su séduire le Guardian qui l’encensa en la qualifiant de « passionnée, intelligente et à la dignité discrète ».
Mais cela ne surprend pas ses proches car ils la savent ambitieuse, prête à pousser sa carrière au maximum et à s’impliquer à fond dans tous ses projets, comme sa consoeur Indya Moore.
Une autodidacte dans ses passions
Venant d’une famille de la classe moyenne, Daniela Vega s’illustre dans plusieurs disciplines, surtout qu’elle est autodidacte. Se lançant dans le théâtre en même temps qu’elle suit des cours de chant lyrique depuis le collège. Elle débarque donc vite sur la scène.
Le cinéma est sa première expérience grand public avec le film La visita, de Mauricio Lopez Fernandez, interprétant déjà une femme trans. Mais n’en vivant pas encore, Daniela travaille en tant que coiffeuse dans un salon de beauté de Santiago.
C’est à ce moment qu’elle rencontre le réalisateur Sebastian Lelio qui est celui qui lui fera changer de vie. Il a fait appel à elle comme « conseillère culturelle » au moment où il préparait le scénario d’Une femme fantastique, avant de lui confier le premier rôle de ce mélodrame qui a offert au Chili, dimanche, le deuxième Oscar de son histoire.
« Marina et moi, nous partageons plusieurs choses : nous sommes trans, nous aimons chanter de l’opéra et nous aimons les hommes beaux, rien de plus », confiait récemment Daniela Vega à propos de son personnage.
« Personnellement, j’ai eu très peu de problèmes de ce genre, ce n’est pas ce que j’ai vécu. Moi, j’ai connu l’amour de ma famille, de mon compagnon, et j’ai été entourée de beaucoup de tendresse », a assuré l’actrice.
Ce qui est « drôle » pour la petite anecdote, c’est que les médecins avaient dit à sa mère qu’elle attendait une petite fille. Donc elle avait acheté boucles d’oreilles et pyjamas roses pour la naissance. C’était bien une petite fille mais assignée garçon. Jusqu’à ses 15 ans…
Le Chili, un pays conservateur
Il faut se remettre dans le contexte. Quand Daniela Vega nait, elle est donc assignée garçon mais s’affirme déjà petite fille. Et nous sommes dans la société d’Augusto Pinochet (1973-1990). Daniela subit donc de nombreuses brimades de la part de ses camarades.
C’est donc à 15 ans, soutenue par sa famille et son frère Nicolas, qu’elle entame des recherches sur Internet pour sa transition vers sa nouvelle vie. Son parcours dure 3 ans. Si aujourd’hui Daniela Vega est épanouie et heureuse, elle n’a pourtant pas changé d’identité ou de sexe sur son passeport puisque c’est interdit par la loi chilienne. Cependant, elle est une lueur d’espoir pour toutes les personnes transgenres de son pays. Les choses avancent malheureusement encore doucement là-bas.
je ne pense pas que c’est à travers le milieu du spectacle et des paillettes que les choses vont avancer pour notre communauté… au contraire, on reste enfermé.e.s dans ce milieu… ce qu’il nous faut ce sont des personnes trans qui sont dans la politique ou comme la fabuleuse Chelsea Manning, lanceuse d’alerte de gros calibre qui s’oppose aux barbaries militaires… personnellement les mannequins trans ça ne m’intéresse pas et je trouve que ça ne sert à rien, tout comme les mannequins cis d’ailleurs