En 2019 apparait sur le devant de la scène la joueuse de foot Megan Rapinoe. Élue cette année là joueuse de l’année par la Fifa et Ballon d’or, la footballeuse américaine défend contre vents et marées ses convictions. Grâce à son succès, elle n’hésite pas à s’opposer à son gouvernement.
S’il y a une joueuse de football que vous connaissez peut-être dans le monde, c’est Megan Rapinoe. C’est la plus connue et à raison. Championne olympique et double championne du monde, elle défend la cause LGBT, revendique son statut et dénonce les discriminations, l’homophobie, la transphobie et le sexisme. Ferme sur ses convictions, rien ne la fait trembler et elle en inspire bien d’autres. Elle fait partie de ces sportives incontournables.
Une enfant « wild wild west »
Née le 5 juillet 1986 en Californie, Megan Anna Rapinoe vient d’une grande famille. 5 frères et soeurs donc sa jumelle Rachael, et Jim et Denise pour parents d’origine irlandaise et italienne. C’est avec les encouragements de son plus grand frère qu’elle se met au football à l’âge de 3 ans. Mais c’est à partie de 5 ans qu’elle le pratiquera avec sa soeur jumelle.
Petite ombre au tableau, ce même grand frère est accro à la drogue et fait de nombreux aller-retour en détention juvénile puis en prison. Le football est donc une échappatoire pour les deux filles. Malgré cela, Megan Rapinoe a eu une enfance heureuse et bienveillante qui lui a permis de s’épanouir et de réussir. Sa famille l’a toujours accepté pour qui elle était.
Ses premiers entrainements sont soutenus par son père, qui a toujours reconnu son talent. Elle reçoit alors de nombreuses opportunités pour s’épanouir dans sa passion, malgré son jeune âge. Pour qu’elle puisse les réaliser, ses parents n’hésitent pas à parcourir l’Amérique. Un soutien pour lequel elle les remerciait encore en 2019, lorsqu’elle a remporté sa deuxième coupe du monde de football féminin.
Une carrière de football qui commence très jeune
Megan Rapinoe a commencé sa carrière avec sa soeur jumelle et les deux réussissent très bien. Mais cette dernière se destine à être médecin alors que Megan persiste et signe dans sa carrière de footballeuse. Elle sait qu’un milieu difficile l’attend mais elle est passionnée. Et parallèlement, elle obtient un diplôme en sociologie et sciences politiques.
Bien qu’elle se soit blessée de nombreuses fois le long de sa carrière, cela ne l’empêche pas de rejoindre différentes équipes, qu’elle pousse vers le haut à chaque fois. C’est ainsi que la championne du ballon rond réussit à intégrer les meilleures équipes américaines. Elle y fait la rencontre de certaines de celles qui seront plus tard ses coéquipières au sein de l’équipe nationale de football américain féminin.
Ce sont justement ces rencontres qui vont la forger, lui montrant qu’elle peut être une athlète qui défend ses convictions. Désormais, elle raconte qu’avoir fréquenté ces femmes ambitieuses, prêtes à casser les codes, lui a donné la force de s’assumer telle qu’elle est.
Megan Rapinoe, une joueuse qui bat tous les records
Après des saisons au Sydney FC puis au Seattle Sounders Women et à l’Olympique Lyonnais, Megan Rapinoe se fait connaître à l’international grâce à sa présence au sein de l’équipe nationale américaine.
En 2011, elle mènera l’équipe américaine à la deuxième place de la coupe du monde féminine. En 2012, la joueuse gagne la médaille d’or aux JO londoniens. Enfin en 2015, elle remporte sa première coupe du monde lorsque les États-Unis la gagnent face à l’Australie.
Megan confirme son talent en 2019 en gagnant la deuxième coupe du monde en France, contre les Pays-Bas. Pourtant, elle sort d’une blessure et les éloges sont encore plus fortes. À 35 ans, elle est pourtant la joueuse la plus âgée à participer à une coupe du monde de football. La même année, elle est nommée Ballon d’Or, et devient la deuxième femme à obtenir ce titre honorifique.
Une footballeuse qui s’engage
On pourrait dire que c’est une activiste tant elle a à coeur de défendre ses convictions. Et elle sait prendre des risques pour cela comme en 2012 où elle fait son coming out à la presse. Cela ne la pas empêché de recevoir cette même année le titre de meilleure joueuse féminine de la Fifa : “Pouvoir jouer aux JO en étant complètement moi-même, c’est ça qui m’a permis de gagner”.
En soutien à Colin Kaepernick, et contre les discriminations raciales, elle pose son genou à terre lors d’un match international quatre ans plus tard. Un an auparavant, elle prend la décision de ne plus entonner l’hymne américain car elle estime que les États-Unis la discriminent par rapport à son genre et à son orientation sexuelle, tout comme une majorité des Américains selon elle.
Megan Rapinoe lutte encore plus fort en déposant plainte au gouvernement fédéral des États-Unis avec d’autres joueuses de l’équipe nationale. Le sujet était la discrimination dont les femmes sont victimes dans ce milieu en étant injustement payées et promues par rapport à leurs homologues masculins. L’inégalité des salaires touche aussi le monde du football et c’est la plainte dont elle est la plus fière.
Parmi ses combats, on retrouve aussi la lutte contre l’homophobie et la transphobie. Son engagement est si fort qu’elle verse 1% de son salaire à des oeuvres de charité pour le football. Cependant, ce qui a mis le plus Megan Rapinoe en lumière, c’est son opposition au gouvernement Trump, qui va à l’encontre de toutes ses convictions.
Sa célébrité lui sert, et elle aimerait que ses homologues masculins fassent la même chose, comme C.Ronaldo, ou Zlatan ou d’autres qui ne s’engagent sur rien. Ils pourraient pourtant être de bons porte-parole. “J’ai envie de crier ‘Cristiano, Leo, Zlatan, aidez-moi !’ Ces grandes stars ne s’engagent sur rien alors qu’il existe tant de problèmes dans le football masculin ! Ont-ils la hantise de tout perdre ? C’est ce qu’ils s’imaginent, mais ce n’est pas vrai… Qui va rayer Messi ou Ronaldo de la planète du football pour une déclaration contre le racisme ou le sexisme ?”.
Égérie de mode
Comme un bonheur ne s’arrête pas là, sa réussite va au delà des pelouses vertes et des stades. Etant devenue un symbole, elle devient aussi une icône de mode. Demandée par les plus grandes marques, elle pose notamment pour Loewe. En plus de ses nombreuses récompenses, elle est donc devenue la première footballeuse égérie mode. I
mpliquée en politique, Megan Rapinoe a échangé pendant le confinement avec la célèbre élue du Congrès américain Alexandria Ocasio-Cortez. Féministe, elle a encouragé la candidature d’Elizabeth Warren lors des dernières élections présidentielles américaines.
Comme beaucoup d’autres personnalités, elle a rejoint les protestations du mouvement Black Lives Matter après le meurtre de George Floyd et a tenté de sensibiliser sa communauté aux discriminations raciales.
Une vie amoureuse assumée et publique
Megan Rapinoe est transparente sur tout. Elle ne cache rien de sa vie amoureuse. Surtout qu’elle est l’une des premières footballeuses à parler de sa vie privée, et ce librement, en public. Beaucoup pensent que ce sont d’ailleurs des positionnements politiques. À ce sujet, elle juge : ”C’est mon boulot de dire que je suis homo. C’est ce que je suis ”.
C’est ainsi qu’après cinq belles années partagées avec la la joueuse de football Sarah Walsh, elle a fréquenté l’autrice-compositrice Sera Cahoone pendant deux ans. Elle avait prévu de se marier avec celle-ci, mais les deux femmes se séparent finalement en 2017.
Depuis, elle partage son quotidien avec la basketteuse Sue Bird, que l’on voit beaucoup dans les médias. Et on comprend pourquoi : les deux athlètes comptent pas moins de cinq titres olympiques et quatre titres de championnes du monde.
Elle soutient les personnes trans dans le sport
Dernièrement, Megan Rapinoe a affirmé ses positions concernant les personnes trans dans le sport. Elle trouve que chacun y a sa juste place.