“Transsexuel, travesti et transgenre : quelles sont les différences ?”

transgenre - Jaimie Wilson - obsession addict

Transsexuel, transgenre et travesti sont des termes souvent confondus, alors que ces trois termes désignent trois choses distinctes. Le point commun entre ces trois termes, c’est qu’ils ont été pendant longtemps catégorisés en tant que maladie psychiatrique et déviance sociale…

Bon, le monde occidental considère encore que la transidentité, la transsexualité et le travestissement sont des déviances sociales. Et beaucoup pensent encore que ce sont des maladies mentales… Enfin, ce n’est pas le sujet, passons ! 

Transsexuel, transgenre ou travesti ?

Nous ne considérons pas la transsexualité, la transidentité ou le travestisme comme une déviance ou comme une maladie. Ce sont des identités, des modes de vie, des choix.

 

Jaimie Wilson - transgenre- transsexuel - vivre trans
Depuis 2015, Jaimie Wilson a documenté en photos sa transformation de femme à homme via Instagram. Il délivre un récit poignant traversé par des périodes de crises et de prise de conscience.

 

Être transgenre, c’est affirmer une identité de genre différente que celle attribuée à la naissance. Ce genre que la personne exprime peut être féminin, masculin, mais pas seulement. Les différents genres sont regroupés dans ce qu’on appelle le parapluie de la transidentité. Ce “parapluie” répertorie les différents genres existants. C’est une sorte de bibliothèque de genres, qui s’enrichit de jour en jour !

Contrairement aux idées reçues, le genre ne se choisit pas. Lorsque l’on s’affirme transgenre, on revendique souvent une réalité cachée pendant longtemps pour plusieurs raisons : pression sociale, familiale, etc. Certaines personnes n’étaient d’ailleurs tout simplement pas au courant que le genre était reconnu, c’est pour ça qu’elles ont décidé de nier cette identité,  de l’enfouir pour des raisons sociales ou d’intégration. Ce sentiment d’appartenir à un autre genre que celui attribué à la naissance peut apparaître dès la petite enfance, par le refus de s’habiller comme l’impose son sexe de naissance, ou en refusant de jouer avec des jouets attribués en fonction de son sexe biologique.

 

transgenre-avant-apres - transsexuel - vivre trans

 

Au niveau médical, on désigne les enfants transgenres comme atteints de dysphorie de genre. Nous considèrons encore cette identité de genre comme un trouble. Mais une bonne partie du corps médical ne cherche plus à “soigner” ce “trouble”. De nombreux médecins et psychiatres recommandent aujourd’hui simplement de suivre et d’encourager l’enfant dans le choix de son genre. 

 

Une origine inconnue

L’origine de cette identité transgenre fait encore débat. Que ce soit au niveau psychiatrique ou chez les militants. Des personnes diront que l’identité de genre est une construction sociale comme une autre, qu’elle n’est pas déterminée à la naissance comme le sexe biologique. Mais qu’elle découle d’une éducation et d’une série d’événements dans le début de vie de l’individu qui va mener la personne à découvrir sa transidentité. De l’autre côté, des personnes suivent plutôt le courant essentialiste, c’est à dire que l’identité transgenre est “naturelle”, qu’elle est liée à l’être de la personne et que rien ne peut l’expliquer.

Que vous soyez plutôt d’un avis ou d’un autre, il est clair dans tout les cas que la transidentité n’est pas une “phase”. C’est réellement le sentiment de ne pas appartenir à son genre de naissance. Encore une fois, ça ne se soigne pas, ça ne passe pas, c’est comme ça, et ça le restera.

 

Laverne Cox - transgenre - transsexuel - vivre trans
L’actrice transgenre Laverne Cox pose pour la marque de Beyoncé

 

Ne pas se sentir comme appartenant à son genre de naissance n’est pas une maladie. On ne le vous répètera jamais assez. Notre société occidentale a normalisé les genres féminins et masculins. Mais nous ne devrions plus être catalogués en fonction de son sexe biologique. Le sentiment de gêne ou de honte qu’on peut sentir en réalisant qu’on est pas né dans le bon corps est loin d’être plaisant ou facile.

 

La transition : un moment important

C’est pourquoi il est important d’accompagner les personnes pendant leur transition. Cette transition peut se faire de différentes manières : il n’y a pas de “mode d’emploi” sur la transition de quelqu’un. L’objectif est personnel : de quelle manière veut-on faire reconnaître son identité ? Cela peut passer par la volonté de s’habiller d’une certaine manière. Nous parlerons également simplement d’un ressenti, une acceptation de sa transidentité sans aucun changement ne soit fait. Ça peut être un coming out auprès de son entourage. Ou un changement de prénom ou de sexe sur son état civil, une prise d’hormone ou une opération chirurgicale.

 

transgenre - transsexuel - vivre trans

 

C’est par ailleurs lorsque l’on subit une opération de changement de sexe pour faire correspondre son corps à son identité de genre que l’on est transsexuel (politiquement correct : transgenre). Prenons l’exemple d’une personne née avec des organes génitaux féminins se faisant opérer pour les changer en organes masculins. Elle sera considérée comme un homme transsexuel (ou personne transgenre de genre masculin).

Pour ce qui est des personnes travesties, ce sont des personnes qui aiment pour le plaisir se déguiser dans un genre qui n’est pas le leur. La notion la plus importante dans le travestisme, c’est l’idée de déguisement, une idée absente de la transidentité et du transsexualisme. Être transgenre ou transsexuel, ce n’est pas un déguisement, c’est une identité. Se travestir, c’est se déguiser pour le plaisir.

 

Luis Arturo Aguirre - travesti - vivre trans

 

Si vous n’êtes pas sûr des termes que vous employez lorsque vous vous adressez à une personne, pas la peine de vous confondre en excuses, ça arrive ! Si on vous corrige, excusez-vous simplement poliment. Et n’hésitez pas à demander à votre entourage la différence si vous ne savez pas quel terme employer. Il vaut mieux poser la question que rester dans l’ignorance ! De plus, la personne se sentira sûrement flattée si vous essayez de comprendre et d’en apprendre un peu plus sur son identité.

 

19 Comments

  1. Très bon article j’espère que des milliers de personnes liront ce post j’aimerais autant qu’ ils y a des millions de personnes car ce faire traiter de travelos dans les rues ses pas vraiment cool

  2. “C’est par ailleurs lorsque l’on subit une opération de changement de sexe pour faire correspondre son corps à son identité de genre que l’on est transexuel”

    C’est tellement horrible de lire ça que j’en ai vomis, y’en a partout sur mon écran maintenant, merci beaucoup…

  3. merci pour cet article, malheureusement, et comme je l’ai signalé plusieurs fois, le terme “transexuel.le” est employé encore une fois essayant de faire une distinction avec “transgenre” IL FAUT ARRËTER AVEC ça… les gens n’ont pas à employer un terme différent en fonction d’une opé génitale ou pas… c’est en utilisant ce vocabulaire que l’on sera toujours enmerdé avec ces curieux qui nous demandent si on est op ou pas alors que ça ne les regarde pas…
    Quant aux travestis, certes, il y a la définition officiele mais les choses ne sont pas si tranchées dans le réalité…
    il y a beaucoup de MtF d’un certain âge qui passent par une période de travestissement plus ou moins longue avant de transitionner, j’en connais beaucoup qui sont encore dans cette phase ou qui sont passées par là, donc il ne faut pas généraliser sur ce qu’est un travesti, car le travestissement peut être une phase de pré-transition aussi.

  4. Si vous ne voulez pas qu’il y est une appellation différence pour chaque cas alors prenons l’exemple d’un site de rencontre, vous faites comment pour vous définir ? Transgenre avec entre parenthèse “bite” ? C’est important quand même pour la personne en face de savoir qu’elles vont être les rapport sexuels. A moins que vous ne vous considériez comme des Kinders surprise !

  5. Bonjour,
    Merci pour cet article. Je cherchais la différence et justement elle est de taille.
    Je réagis aux posts précédents d’agacement de la question “op ou non” et de l’intolérence dont font preuve certaine personne en donnant mon opinion brut. Je suis un homme, hétéro 100%, et je suis prêt à sortir et à vivre avec une transexuelle, encore mieux si elle peut avoir des enfants. En revanche c’est hors de question de sortir avec une travestie qui a encore entre les jambes la même chose que moi. Important, et non-négociable. Ce sera au mieux l’amitié et jamais plus. Voilà ma position, surtout parce que je souhaite pourvoir faire l’amour naturellement avec mon partenaire (vagin-pénis).

    • Je vois mal comment elle pourrait avoir des enfants, du moins “naturellemen”. Et pouvoir aimer quelqu’un simplement par rapport à ce que cette personne a entre les jambes … Enfin chacun fait ce qu’il veut.

      • Une femme hetero pourra totalement sortir avec un homme Trans, une homme hetero aussi pourra sortir avec une femme Trans, que les personnes Trans aient fait des opés ou non.Dans un couple il n’y a pas que le sexe et même en le considérant les packer existent, donc même là, la question ne se pose pas

        Mais si une personne non concernée pense surtout au S*xe alors les avis seront différents.

  6. Je n’aime pas du tout le terme transsexuel(le) car cela fait référence au sexe et non au genre.
    On peut être travesti, transgenre sous différentes formes (opéré, pas opéré etc…).
    Quant à moi, quand j’aurai terminé mon parcours, je me déclarerai femme et uniquement femme..
    Personne ne va voir dans la culotte d’une transgenre pour voir ce qu’il y a…

  7. Bonjour à tous très bonne article par contre j’ai bientôt 50 ans et le plus loin que je me souvienne je me moi même quand j’enfile mon soutien-gorge et mes seins et que je vois la vraie personne que je suis à l’intérieur de moi.. j’ai eu la chance d’avoir été marié près de 15 ans avec une femme extraordinaire qui m’a aimé telle que je suis et qui m’a appris à apprivoiser cette femme que je suis, elle m’a accepté sans jugement et me disait souvent qu’elle me trouvait belle et me désirait..ce n’était pas seulement sexuelle c’était de l’amour véritable, des caresses, des paroles et avant son décès il y’a bientôt 5 an elle m’a demandé de ne jamais changer pour personne de rester moi même car elle me disait que j’étais parfaite…. je souffre de ne pas être capable de vivre telle que je suis…mais je me réconforte en me disant que je me sens tellement heureuse avec mon corps de femme et mes seins.. j’ai de superbe seins en silicone et c’est certainement la plus belle chose qui peut me faire oublier la souffrance de se sentir différente.. j’espère avant de quitter moi aussi que je trouverais le courage de permettre à Jennifer d’exciter. Merci

    • Bonjour Jennifer, vous n’êtes pas seule. N’hésitez pas à rejoindre la communauté Vivre Trans sur Facebook pour échanger avec les adelphes.

  8. bonjour à tous
    je voulais comprendre un peu, sans aucun prejugé, et après lecture de l’article et des reaction des uns et des autres je tiens à vous remercier pour vos commentaires qui m’ont permis de mieux cerner le sujet car pour moi la meilleure explication ne vient que du concerné.
    mon souhait est d’avoir une amitié avec ce troisième genre, une vraie amitié sans aucun prejugé. mais je n’arrive pas à trouver.

  9. bonjour, à tous et toutes.
    vivez la vie,que vous avez choisi.
    Ne vous créez pas de barrière.
    assumez, pleinement votre ambiguïté.
    c’est ce que je fais depuis 10 ans. je suis un homme et je vis en fille. Ma vie est au féminin. je suis heureuse ainsi.
    Tout simplement Un Mec au féminin. ça dérange !!! cooool!!! Moi !!! je m’aime 😋

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