Mannequin renommée et actrice, Hunter Schafer s’est imposée très récemment avec son rôle dans la série Euphoria. Mais elle est également une militante de la cause transgenre.
Portrait d’une très jeune star qui monte.
L’enfance d’Hunter Schafer
Née à Trenton dans le New Jersey le 31 décembre 1998, cette fille de pasteur va très vite déménager en Caroline du Nord avec ses 2 soeurs et son père. Elle va se retrouver à militer très tôt, notamment dès le lycée où elle protestera contre le HB2 (North Carolina Public Facilities Privacy & Security Act), une loi qui vise à encadrer l’usage des toilettes aux personnes transgenres. En fait, il s’agit d’interdire l’accès des toilettes destinées au genre auquel les personnes transgenres s’identifient. Elle sera diplômée d’arts visuels en 2017.
Hunter Schafer expliquera par la suite avoir été aidée dans sa transition par internet et notamment les témoignages de personnes transgenres sur Youtube. Elle revendique d’ailleurs sa transidentité comme une fierté : « j’aime le fait que les gens sachent que je ne suis pas une fille cisgenre (…) je suis fière d’être une personne trans».
Sa carrière de mannequin
Elle va très vite se faire une place de choix dans le mannequin. Dès 2018, Hunter figure dans la liste des 46 mannequins à suivre choisis par le journal en ligne Observer lors de la NY Fashion week. Elle défilera pour les plus grandes marques: Dior, Miu Miu, Rick Owens, Tommy Hilfiger, Marc Jacobs ou encore Vera Wang. La parution de son portrait dans le liste des 21 under 21 du magazine Teen Vogue, va lui permettre de décrocher un entretien avec Hilary Clinton.
Tout s’enchaîne très vite dans sa carrière, puisqu’elle rejoint le casting de la série Euphoria en 2019. Elle y interprète le rôle de Jules Vaughn, une ado transgenre qui va se lier d’amitié avec Rue (le personnage de Zendaya). La série (co-produite par Drake) est un succès immédiat. Hunter va d’ailleurs collaborer de près avec Sam Levinson, le créateur de la série afin de développer son personnage. Elle lui apporte en effet son vécu pour que que le parcours de cette ado trans dans la série soit le plus proche possible de la réalité. Elle participera même en 2021 à l’écriture d’un épisode centré sur son personnage qu’elle produit également.
Une véritable icône générationnelle
La jeune femme est très présente sur Instagram où elle réunit plus de 4 millions de followers. Son militantisme pour les droits de la communauté queer est très apprécié de sa communauté, et la visibilité de son personnage dans le série de HBO est très importante. Hunter Schafer possède également des qualités artistiques et commence à montrer ses oeuvres (on en voit notamment quelques unes dans a série).
“Je pense qu’il y a un phénomène dans la communauté trans et queer, et c’est pourquoi nous sommes de grands artistes la plupart du temps”, explique-t-elle. “Lorsque votre monde extérieur, votre corps et votre moi ne correspondent pas à qui vous êtes, vous vous tournez vers l’intérieur. Et ma théorie est que j’ai construit un monde intérieur très riche jusqu’à ce que je commence à me sentir moi-même dans mon corps”. Elle a d’ailleurs failli se spécialiser en Fashion Design l’année où elle a débuté son rôle dans Euphoria.
Hunter Schafer : un rôle model
Elle prend régulièrement position et souhaite notamment que certaines hiérarchies disparaissent. Hunter Schafer a aussi un point de vue réfléchi sur la visibilité des personnes transgenres.
“J’ai l’impression qu’il y a un monde où je pourrais jouer des rôles de femmes cis. Et c’est quelque chose auquel j’ai pensé. Et dont j’ai été consciente en entrant dans cette industrie. Il y a tellement de femmes trans talentueuses qui méritent de faire partie du monde du cinéma. Et nous sommes tout à fait capables de jouer n’importe quel rôle”.
Elle doit également s’adapter à sa célébrité et reste étonnée du nombre de messages qu’elle reçoit de la part de personnes de la communauté trans. Tous.tes sont très enthousiastes de se voir aussi bien représenté.e.s dans cette série. Mais elle refuse le titre de rôle model pour autant.
« Je ne sais plus vraiment si c’est à moi de décider si j’en suis un ou pas ».
Elle en profite également pour parler de santé mentale, et rappelle le droit à être vulnérable et émotive.