Transidentité et transitions : démêlons le vrai du faux

Transidentité et transitions - vrai - faux - vivre trans - 2

Bien que les mentalités changent doucement, il y a encore de nombreuses idées reçues sur les identités trans et les transitions. Ces sujets étant encore un peu tabous ou nébuleux dans le meilleur des cas, il est temps de démêler le vrai du faux sur la transidentité et les transitions, afin d’apporter un peu de lumière et de connaissance au grand public. 

 

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Si certaines idées reçues qui circulent ont parfois un fond de vrai, il y a aussi beaucoup de faux. Et il est important de dire les choses justes afin de démystifier certains points ou d’éviter des erreurs qui peuvent coûter cher à certains, ou en faire reculer d’autres dans leur parcours identitaire, à cause de peurs infondées. Ici, nous allons donc prendre quelques idées reçues et rétablir la vérité sur ces dernières. Bien sûr, n’hésitez pas à compléter si besoin pour bien faire la différence entre le vrai et le faux. C’est parti !

 

1 – La prise de testostérone peut provoquer l’arrêt des règles et rendre stérile : vrai et faux

Nous sommes ici sur du cas par cas, car cela dépend totalement de la personne. Lors des transitions FtM, il est effectivement conseillé de prendre de la testostérone. Et cette dernière peut permettre l’arrêt des règles. Cependant, ce processus peut prendre du temps, des semaines voire des mois et il est possible que ces dernières reviennent de temps en temps. 

Concernant la stérilité, être hormoné ne permet pas d’être certain à 100% qu’une grossesse est impossible – il faut donc continuer à être vigilant sur ce plan-là. D’ailleurs, on a pu voir des couples où l’homme transgenre portait le bébé, créé biologiquement, malgré un traitement de testostérone suivi sur des années. La personne arrête alors son traitement le temps de la grossesse du coup. 

 

2 – On peut grandir grâce à la testostérone : faux

Si il y avait des pilules miracle pour grandir, cela se saurait et nul doute que même de nombreux cisgenres s’y essaieraient. Par contre, il est possible de gagner jusqu’à 1 cm lorsqu’on commence son traitement tôt et que la croissance n’est pas fini (il y a donc une petite exception mais non garantie). Ces cas sont très rares, surtout dans les pays comme la France où commencer un traitement hormonal assez jeune n’est pas courant. 

 

3 – Les seins peuvent produire des hormones : faux

Cette légende nous vient du milieu trans anglophone ! Suite à un post Tumblr où la personne affirmait qu’avoir un épisode de déprime (voire dépression) après une mammectomie était normale, qu’il s’agissait d’une chute d’hormones car les seins en produisaient, on a vu des mythes et légendes se répandre à la vitesse de la lumière. Mais c’est faux, archi faux. Si on ne remet pas en question les moments de dépression possible après ce type d’opération, qui reste très lourde, ainsi que sa convalescence, en aucun cas cela ne sera lié d’un point de vue hormonal à l’ablation de la poitrine. Celle-ci contient de la graisse et des glandes mammaires, qui peuvent produire du lait mais pas des hormones.

 

4 – La transidentité se sent depuis l’enfance : vrai et faux

Une fois encore, cela dépend de chacun. Si certains savent dès leur plus jeune âge qu’ils sont trans, d’autres mettent très longtemps à le comprendre et faire leur transition. L’entourage, le parcours, l’éducation et d’autres facteurs peuvent rentrer en compte dans la compréhension de soi. De plus, l’image parfois stéréotypées des personnes trans dans la société joue aussi un rôle : certains s’y reconnaissent tout de suite, d’autres non. Dans la société actuelle, qui laisse peu de place à l’exploration de son genre et a même tendance à punir toute déviation à la norme en ce domaine, il est difficile de se rendre compte de sa propre transidentité. C’est pourquoi la découverte de soi est différente pour chacun. Il n’y a donc pas d’âge pour faire son coming out. 

 

5 – Il faut avoir une ALD pour être remboursé.e des hormones : faux

Avoir une ALD, ou Affection de Longue Durée (à réaliser avec son médecin traitant) permet d’être remboursé à 100% des traitements hormonaux de substitution, c’est-à-dire qu’on ne paye pas le ticket modérateur, qui est la petite partie du prix qui reste à notre charge après remboursement de la sécurité sociale. Cependant, il n’y a aucune obligation d’avoir une ALD pour accéder à un traitement hormonal. Si l’on n’a pas d’ALD, la part non remboursée par l’assurance reste à la charge du patient. Ou est couvert par sa mutuelle/complémentaire santé. Si on bénéficie de la Couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), il n’est pas non plus nécessaire d’avoir une ALD pour être intégralement remboursé.e.

 

6 – Être transgenre signifie forcément avoir une dysphorie : faux

La dysphorie de genre est un terme utilisé par le DSM (manuel américain qui recense et classe des « troubles psychiatriques »). Elle se définit comme une souffrance, soit physique soit sociale. Elle liée à une inadéquation entre son identité de genre et son genre assigné ou perçu. Si certains la ressentent, ce n’est absolument pas le cas pour tous. On peut parler aussi de dysphorie sociale. C’est-à-dire où le mauvais prénom est employé pour appeler la personne par exemple. Mais elle n’est pas toujours physique. On peut même en faire juste pour quelques parties du corps. Mais sans vouloir forcément changer quoi que ce soit. Si en France on exige souvent une attestation psychiatrique de dysphorie de genre afin de pouvoir changer d’identité, et faire sa transition sociale ou médicale, ce n’est pourtant pas une obligation. 

 

7 – Le statut handicapé est nécessaire pour faire une transition : faux

Mais pourquoi donc ? D’où vient cette idée ? C’est faux archi faux ! Si le parcours est déjà difficile et long, il n’est en aucun cas un handicap. Il n’y a donc pas de raison de demander ce statut. 

 

 

Source : entousgenresblog

 

 

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