Transidentité : son évolution à travers le monde en 2021

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Si certaines personnalités publiques et Netflix nous montrent une évolution au niveau de la transidentité et de son acceptation dans le monde, qu’en est-il vraiment ? Peut-on croire que le monde soit plus tolérant à l’égard des personnes transgenres ? 

 

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Ces dernières années, nous avons pu constater quelques avancées en matière légale dans de nombreux pays. Que ce soit le mariage pour les personnes trans ou gays, les changements de genre ou de nom sur les papiers d’identité, des endroits publics dédiés à la communauté LGBT, … Pour autant, il semblerait que pour bon nombre, ce ne soit qu’une acceptation de façade. Et qu’il y a encore un long chemin à parcourir en matière de tolérance. 

 

Une transphobie toujours très présente à travers le monde

Il y a des pays, comme en Asie, où la transidentité est acceptée. Souvent, on y associe une dimension spirituelle qui permet une plus grande tolérance. Mais pour d’autres coins de la planète, c’est loin d’être le cas, malgré les évolutions légales qui sont adoptées dans certains d’entre eux. La transphobie reste forte et violente. Le « bon point », c’est déjà qu’il y a 10 ans, la transidentité a enfin été enlevée des maladies mentales. Et on a commencé a vraiment considéré le sujet comme il devrait l’être : comme un vrai problème d’identité et de genre. 

29 pays à travers le monde ont accepté le mariage gay. En France, nous venons tout juste de voir apparaitre le « iel » dans le dictionnaire. Des pays ont facilité le changement de genre, comme l’Argentine ou de nom sur les papiers d’identité, comme les Pays Bas … Pour autant, cela ne veut pas forcément dire que la transidentité est mieux acceptée dans les sociétés.  

 

L’Occident, une légalité qui évolue mais un rejet toujours fort

Selon plusieurs études menées en France, en Europe et aux Etats-Unis, les personnes transgenres ont jusqu’à 10 fois plus de risque de se suicider que leurs pairs cisgenres. Et 69 % des jeunes transgenres ont déjà pensé au suicide. La transphobie, notamment, semble mieux se porter que jamais : entre 2016 et 2017, le nombre de signalements d’agressions de personnes transgenres auprès de l’association SOS Homophobie a augmenté de 53%, puis de 13 % supplémentaires en 2018. Autant dire que le chemin est encore long…

 

L’Asie, un continent divisé 

On prend souvent l’Asie comme modèle de tolérance en matière de transidentité. Il faut pourtant faire la différence entre les différents pays qui abordent le sujet de façons très différentes. Prenons l’exemple de la Thaïlande, où les ladyboys ont grande réputation. Qu’est-ce qu’une ladyboy ? Définition et plus . Rappelons que ce sont des hommes travestis en femmes. Iels sont mieux acceptés car il y a une dimension spirituelle. En effet, l’histoire dit que qu’on devient ladyboy suite à une malédiction. La personne, un homme, aurait trompé sa femme dans une vie antérieure et se serait donc réincarné en katoey pour expier sa faute. 

Au Japon, on ira à la rencontre des Newhalf qui sont aussi acceptés par la société nippone. Mais s’ils s’affichent facilement sur les plateaux TV, ils sont souvent caricaturés et pas toujours bien vus en privé. Comme en Chine, où bien que la transidentité ne soit pas des plus populaires, on acceptera  certaines personnalités publiques, comme Jin Xing, à condition qu’elles restent discrètes. 

On pourra aussi penser à l’Indonésie et les Hijras, où on pourra même parler de 5ème genre, dans le cas des Bissu qui sont là pour servir le monde religieux. Avec cette dimension sacrée, ils font le lien entre le divin et le terrestre. Mais ils disparaissent petits à petits, stigmatisés par une image trop floue entre le spirituel et le féminin. 

Dans d’autres pays d’Asie, comme la Malaise, à l’inverse, les personnes transgenres ne sont pas du tout acceptées. Est-ce dû à une question religieuse (la Malaisie est principalement musulmane) ? Est-ce dû à une transphobie culturelle ? La question demeure. 

 

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Le Pakistan, la surprise du Moyen-Orient

Il y a aussi des exceptions dans des mondes où la transidentité n’est habituellement pas acceptée. Où même l’homosexualité peut être synonyme de peine de mort. On pensera notamment au Pakistan, avec la communauté transgenre appelée les Khawajasiras. Bien que souvent condamnées à une vie de solitude et de rejet, les personnes transgenres ont vu leur condition légèrement s’améliorer ces dernières années avec une protection juridique des LGBT. Serait-ce dû à l’ascension de la première présentatrice TV transgenre Marvia Malik ? C’est en tout cas un espoir pour les temps à venir. 

 

Un petit pas en Afrique

En Afrique aussi, la cause avance, mais les progrès sont si lents et si faibles … L’Afrique du Sud a autorisé le mariage gay. Le Malawi a sur son territoire plusieurs associations LGBTI. Et il met en place des centres pour aider les personnes transgenres atteintes du sida ou isolées. Au Burkina Faso : la première association transgenre du pays est née, où une cinquantaine de membres se retrouvent. Le chemin fut long pour sa création. Mais elle peut enfin venir en aide à une population stigmatisée et discriminée. Mais là encore, dans tous les pays africains, la situation reste précaire et dangereuse pour les personnes trans. Chaque jour, on rapporte des violences faites à ces dernières, et la situation actuelle avec la Covid 19 a encore plus exacerbé la haine envers les populations minoritaires. 

 

Amérique latine : La région la plus dangereuse pour les communautés transgenre

Bien que l’Amérique Latine soit réputée pour sa chirurgie esthétique et les personnes trans, cela ne veut pas dire pour autant que cette communauté soit bien acceptée. Souvent reléguée à la prostitution pour survivre, sujette à toutes sortes de discriminations, d’humiliation et de violence, la communauté LGBTQI vit dans l’ombre. L’Amérique Latine a même été désignée comme la région la plus dangereuse au monde pour la communauté transgenre ! Les assassinats y sont nombreux et leur chance de survie sont plutôt minces pour celles qui résistent.  

Pourtant, dans certains pays, les personnes trans ont leur « utilité », le temps d’un instant. On pensera notamment aux Muxes au Mexique, qui servent souvent à initier des jeunes hommes aux pratiques sexuelles mais sont rejetées par la suite. Bien que leurs origines soient plus récentes que certaines communautés citées plus haut, il n’en demeure pas moins qu’elles ont un rôle prépondérant dans leur société. Tout en subissant les mêmes discriminations que d’autres parties du globe. 

 

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Tout ceci nous amène à constater avec amertume que bien le monde semble évoluer sur le sujet de la transidentité … Les avancées dans le domaine sont si minimes qu’on les voit à peine. Et cela donne souvent l’impression de faire un pas en avant pour deux pas en arrière. Mais ne perdons pas espoir…

 

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