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Pourquoi il ne faut plus utiliser le terme de transsexuel

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Le terme transsexuel est à bannir définitivement de votre vocabulaire. On le répète souvent ici (et ailleurs), il existe des règles simples à suivre pour éviter de parler des personnes transgenres de manière incorrecte, maladroite ou transphobe. Pour cela, il convient d’utiliser les bons mots. Voici pourquoi il ne faut pas utiliser le terme transsexuel.

 

 

Pourquoi préférer transgenre (ou trans) à transsexuel-le et transidentité à transsexualisme ?

Le mot transsexuel n’est pas inclusif

Si on se réfère à son étymologie, ce terme se rapporte au changeant de sexe: trans = de l’autre côté + sexuel. Cela ferait donc référence au suivi d’un traitement médical à base d’hormones ou à une chirurgie de réassignation de genre. Il interviendrait donc comme une alternative au terme transgenre qui lui, concernerait les personnes qui n’ont pas subi ces changements. C’est incorrect à plusieurs niveaux : tout d’abord car il est idiot de sépare plusieurs types de transidentités. Mais aussi parce qu’il est inconvenant de vouloir connaître les organes génitaux d’une personne transgenre. Cela fait partie des questions à ne jamais poser.

Ainsi, il convient de n’utiliser qu’un seul mot pour l’ensemble de la population transgenre sans faire de différence afin d’être plus inclusif. Attention, car cette distinction existe encore dans de nombreux articles alors qu’elle n’a aucune valeur. Elle est aussi fortement rejetée par la communauté car cela reviendrait à classer les personnes en fonction de leurs organes génitaux. Ce qui est transphobe.

 

Le suffixe sexuel est trompeur

Tout d’abord il ramène à la sexualité. Or, on ne parle pas ici d’orientation sexuelle mais bien de genre. Cela rapproche le mot du terme homosexuel par exemple, et entretient la confusion entre genre et orientation. Christine Jorgensen écrivait déjà en 1979 : « le genre n’a rien à voir avec qui vous mettez dans votre lit, il concerne l’identité ». Aussi, cela ramène à leur sexualité, les fétichisant au passage. Il insiste sur la dimension corporelle et sexuelle de la transition physique plutôt que sur l’identification des personnes. C’est à la fois déshumanisant et objectifiant. Les personnes transgenres ne sont pas là pour être des objets sexuels, ce sont des personnes comme les autres qui doivent être traitées avec la même humanité. 

 

 

Le terme transsexuel renvoie à une pathologie

Ce terme a été largement médicalisé et pathologisant de par son histoire. En effet, le « transsexualisme » a été inclus en 1980 dans la liste des troubles mentaux (DSM) établie par l’Association américaine de psychiatrie. Ce document a subi de nombreuses révisions qui ont fait évoluer très lentement la référence pathologique aux transidentités. Le terme a donc été d’abord remplacé par « trouble de l’identité sexuelle » puis « dysphorie de genre ». De même, la 11e version de la Classification internationale des maladies de l’OMS a remplacé le « transsexualisme » par l’« incongruence de genre ».

De nos jours, nombreux sont les professionnels de santé qui s’accordent à rejeter l’idée que la transidentité puisse être une maladie. L’Association américaine de psychologie insiste sur le fait que la source du mal-être est plutôt la transphobie et la façon dont les personnes transgenres sont traitées au quotidien que leur transidentité en elle-même. Pour la psychologue clinicienne Françoise Sironi, ce sont les « carcans idéologiques et politiques » qui font souffrir : « La question transidentitaire n’appelle aucune résolution, ni par la médecine, ni par la psychologie.

Aujourd’hui, elle a besoin de dépénalisation (dans certains pays) et de dépsychiatrisation. Elle a besoin, dans certains cas, et tout concernant les sujets transexuels, de la chirurgie pour façonner les corps et de l’endocrinologie pour changer d’imprégnation hormonale. Elle a besoin de pensées et de pratiques psychologiques qui contribuent à libérer le genre de tous les carcans idéologiques et politiques dont on affuble le sujet moderne, où qu’il soit dans le monde. ».

 

Seules les personnes concernées peuvent se l’approprier

Il arrive que certaines personnes transgenres s’identifient à ce mot. Accordez le droit à ces personnes de choisir le terme quelles souhaitent pour se qualifier. Elles ont leurs raisons pour cela (raisons que vous n’avez pas à connaître). C’est aussi parfois une façon de se réapproprier un terme afin d’en changer l’usage de base. Tout comme certains homosexuels choisiront de se qualifier eux-mêmes de pédés. Cela ne vous autorise pas à utiliser ce terme pour parler d’eux, laissez ce terme aux personnes concernées

 

Alors on dit quoi pour remplacer le terme transsexuel ?

Le défenseur des droits indique que si les termes de transsexualisme, transsexuel et transsexuelle ou encore d’identité sexuelle ont pu être utilisés par le passé, il convient désormais d’utiliser les termes identité de genre et personnes transgenres. Attention aussi à ne pas utiliser trans comme un nom mais bien comme un adjectif qui qualifie la personne. Essayez également de bien utiliser les bons pronoms et bannissez leur morinom … Ou deadname, comprenez le prénom qui leur a été donné à la naissance … Si vous le connaissez. Et surtout évitez de le demander si vous ne le connaissez pas, cela n’a plus d’importance désormais. En cas de doute, mieux vaut poser la question à la personne quant au bon pronom à employer plutôt que de la mégenrer. Et si vous vous trompez excusez-vous simplement et passez à autre chose en restant vigilant pour ne pas recommencer.