Dans la norme ces, on parle de 3 catégories sexuelles : les hétéros, les homos et les bi. Chez les non-binaires, on sait très bien que la sexualité est plus large que ça. Mais connaissez-vous les demisexuels ? Êtes-vous demisexuel-le ?
Le dictionnaire des sexualités s’est enrichi avec les années. Qu’on parle de pansexuel, d’asexualité, de skoliosexuel, de sapiosexuel, … On découvre toujours de nouveaux termes, comme les demisexuels (ou semisexuels). Alors non, il ne s’agit pas de personnes qui ont un demi-sexe, loin de là, mais plutôt de personnes qui ne sont attirées sexuellement que par d’autres personnes pour qui elles ont des sentiments. Ou au moins un lien émotionnel fort avec l’autre.
Est-ce la même chose que le romantisme ?
On a tendance à prêter des sentiments surtout aux femmes. Ce qui est une grosse erreur, n’est-ce pas. Et ne vous contentez pas de rajouter les hommes efféminés, le raccourci serait aussi trop facile. Chaque personne peut ressentir des sentiments, des émotions, certaines de façon plus évidente que d’autres. Et il y a des personnes qui arrivent à mettre des barrières aussi plus facilement afin d’éviter d’être blessées. Pour d’autres encore, les sentiments ne sont pas une obligation pour prendre du plaisir et en partager avec leur partenaire d’un soir ou plus. Alors que pour certains, c’est indispensable.
On ne parle pas non plus d’être complètement amoureuxe, mais il leur faut ressentir une émotion forte avec l’autre pour être attiré-e sexuellement. Sans ça, impossible d’aller plus loin. Chez elleux, le désir ne s’éveille qu’après avoir développé une relation profonde (amour ou amitié) avec l’autre. Une simple fascination ou une attirance physique ne sera pas suffisant.
Dans le romantisme, on fantasme parfois sur l’autre, on idéalise, on imagine… Ici, chez la personne demisexuelle, il faut vraiment que la relation soit présente, profonde et réciproque.
Peut-on parler d’asexualité ?
On pourrait en faire un parallèle car en effet, la relation physique n’est pas primordiale chez un-e demisexuel-le. La libido n’est pas prédominante et succomber à la passion de la chaire arrive peu. En fait, les demisexuel-les se situent à mi-chemin entre les sexuel-les et les asexuel-les. Pas besoin non plus de stimulation physique, la masturbation, on oublie. Elle se situe plutôt dans la « zone grise » entre l’asexualité et un niveau d’intérêt sexuel « normal », selon une classification récente.
Un mouvement de revendication ?
À notre époque où la sexualité est de plus en plus libre et débridée, on pourrait se demander si il ne s’agit pas d’une façon de se démarquer ou de protester contre cette liberté. Est-ce que les excès de notre époque auraient fini par engendrer un mouvement contraire ? Ce serait comme affirmer aussi quelque part que la demisexualité serait un choix. Discriminant comme théorie n’est-ce pas…
Fin 2016, une étude de l’Ifop révélait par exemple qu’à Paris 66 % des hommes et 50 % des femmes avaient déjà pratiqué des galipettes d’un soir avec un(e) inconnu(e). 44 % de la gent masculine et 14 % de la féminine ne se souvenaient même pas du prénom de leur partenaire ! Pour autant, on ne devrait pas confondre choix et orientation sexuelle. Être demisexuel-le n’est pas une volonté conscience, c’est ainsi, c’est tout.
Alors … Le terme vous parle ? Vous reconnaissez-vous dans cette définition ? Ou quelqu’un de votre entourage ? lorsqu’on est non-binaire et qu’on cherche à mettre un nom sur sa sexualité, on se retrouve parfois avec plus de questions. Et coincé-e entre deux termes. Peut-être celui-ci vous conviendra mieux. À vous de vous interroger sur vos envies (ou pas) profondes en matière de sexualité…