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Petit dico du langage neutre

dico langage inclusif - vivre trans

On parle de langage neutre ou inclusif dans le milieu non-binaire. Pourtant ce n’est pas exactement la même chose et il faut souligner la nuance. Et savoir bien employer ces deux modes de langage.

 

 

Alors quelle(s) différence(s) entre les deux ? Et quels sont les bons pronoms à employer avec les personnes non-binaires ? Focus.

 

Langage neutre et langage grammatical : quelle différence  ?

=> Quand on parle de neutre grammatical, on s’adresse uniquement aux personnes non-binaires. On peut toutefois souligner qu’il n’a pas d’existence reconnue à l’heure actuelle dans la langue française. Mais cela vient tout doucement à changer (ex : sérieuxe pour sérieux / sérieux ; celleux pour celles / ceux ; …). 

Notons également que le le neutre grammatical n’est pas la même chose que le genre neutre ou neutrois. On peut par exemple être agenre, maverique, demi-garçon, demi-fille, bigenre, genre-fluide, etc. et utiliser le neutre grammatical pour se désigner. 

=> L’inclusif est une forme de langage non-genrée. On retrouvera ainsi dans cette forme autant les personnes dont le genre n’est pas connu, qu’un groupe de personnes de genres mixtes (sans dominance de masculin) ou encore une personne non-binaire qui souhaite utiliser l’inclusif car elle se définit dans plusieurs genres. L’inclusif se forme actuellement avec un tiret, un point (.), un point médian (•), une apostrophe entre le masculin et le féminin ou bien avec le E du féminin en majuscule (content- e, content.e, content•e, content’e, contentE). 

Cependant, on soulignera l’inconvénient majeur de ce mode : ce qui se voit à l’écrit ne s’entend pas à l’oral. Après libre à chacun d’apprécier ou non à l’écrit les différentes possibilités avec les .; les – ou autres … On peut néanmoins utiliser des mots-valise pour ceux qui le désirent (nouveau/nouvelle devient nouvelleau, danseur/danseuse devient danseureuse), qui se distingueront également à l’oral pour le coup. 

Pour autant certains leur reprocheront leur mélange trop féminin et masculin et donc trop binaire. 

 

Faut-il vraiment faire la distinction entre neutre et inclusif ?

Pour certains, c’est essentiel. Pour d’autres non. Cela reste donc quelque part un choix personnel et avant tout un ressenti. En effet, le neutre est une façon de se réapproprier le genre grammatical en se genrant (au neutre donc), cela donne de l’existence et du pouvoir. Pour d’autres, à l’inverse, le pouvoir vient du fait de ne pas se genrer et l’inclusif permet d’éviter les impairs avec les personnes dont on ne connait pas le genre. 

Il reste aussi le fait que de créer cette distinction entre ces deux langages grammaticaux semble compliqué. Surtout pour leur offrir une vraie place dans la langue française. Ce qui revient à dire qu’en pratique, à l’exception de quelques mots, es terminaisons du neutre et de l’inclusif se confondront pour n’avoir qu’un seul nouveau genre grammatical nouveau, qu’on appellera le neutre grammatical. Le neutre et l’inclusif diffèreront tout de même sur quelques mots spécifiques. 

 

Comment appliquer le neutre grammatical ? 

Voici un petit résumé en tableaux pour vous aider. 

1 – Titres de civilité

Mix (abrégé Mx) est le plus populaire, emprunté à l’anglais. On peut aussi proposer : misix, monestre (version veillie de « mon être »), mossim… 

2 – Pronoms

3 – Accords

 

4 – Mots spécifiques (relations familiales) 

Note : les cases vides n’ont pas besoin d’exister à l’inclusif, on peut dire « ton père » au lieu de « ton papa » donc on peut dire « ton parent » au lieu de trouver une alternative inclusive. 

5 – Autres propositions

 

6 – Le cas des mot épicènes 

Ce sont des mots qui sont identiques à tous les genres grammaticaux. Par exemple, le mot « journaliste » est le même au masculin et au féminin. Il est donc logique qu’il soit également identique au neutre et à l’inclusif. On garde donc « journaliste » dans tous les cas. 

Il y a des mots épicènes à l’oral ayant une variation orthographique : par exemple, « ami / amie ». Simplifions l’orthographe française, et il ne semble pas nécessaire de faire une distinction à l’écrit, là où elle n’existe pas à l’oral. Conservons ainsi « ami » comme épicène. Néanmoins, si vous y tenez, on peut tout de même proposer d’autres variations orthographiques : amië pour le neutre et ami’e pour l’inclusif. Idem pour les participes passés : garder maquillé pour tout les genres, ou des variantes orthographiques (maquillæ / maquilléë pour le neutre et maquillé’e pour l’inclusif). 

À vous donc de choisir le langage neutre ou inclusif en fonction de ce qui vous convient !

 

Source : LVEQ