On est toujours heureux de voir de nouveaux acteurs et actrices sur le devant de la scène. Encore plus lorsqu’ils sont transgenres, comme Inès Rau, car cela donne l’espoir que les choses avancent. Si la communauté LGBT semble de plus en plus (mais lentement quand même ne nous emballons pas) être représentée sur le petit écran, c’est encore mieux quand ils sont vraiment « eux-mêmes » et ne jouent pas un rôle contraire à leur genre ou leur orientation sexuelle…
Nous avions parlé de la faible représentation de la communauté LGBT au cinéma ces dernières années et souvent les caricatures qui sont proposées, mais cela semble différent pour le petit écran. Riverdale, Shameless, Charmed, Heathers, et bien d’autres nouvelles séries ont dans leurs personnages principaux des représentants d’un autre genre ou d’une autre orientation sexuelle que nos amis les binaires. C’est aussi le cas de la série Vernon Subutex et de la sublime Inès Rau. On la découvre un peu plus ensemble. Prêt –e ?
De Nancy à Paris
Née à Nancy le 18 mars 1990, déclarée de sexe masculin, Inès Rau commence à prendre des hormones dès l’âge de 16 ans, commandées directement sur Internet. Issue d’une famille aimante (un père algérien et une mère franco-marocaine) qui la soutient dans sa volonté de changement sexe, cela l’aide beaucoup dans sa transition.
C’est d’ailleurs deux ans plus tard, à ses 18 ans, qu’Inès devient enfin la femme qu’elle a toujours été grâce à une opération, son « changement de sexe » (dit-elle elle même). Elle quitte alors sa Province natale pour tenter sa chance à Paris. « À Paris, les gens qui sont différents sont plus acceptés et c’est plus facile », avoue-t-elle à France Info en janvier dernier.
Paris, la ville de la révélation
Inès Rau s’épanouit en tant que femme à Paris, gardant sa transition secrète et découvrant une nouvelle vie. Elle rencontre David et Cathy Guetta, devient hôtesse aux Bains Douches (une célèbre boite parisienne pour ceux et celles qui ne connaitraient pas le légendaire night-club), découvre le monde de la nuit, qui adore les personnes transgenres, et fait de nombreuses rencontres intéressantes pour la suite de son parcours. Une révélation pour cette jeune femme venue de Province ! « Pour moi, cela a été une bouffée d’oxygène. J’ai pu enfin commencer à respirer », confie-t-elle dans une interview donnée à Antidote.
Ses débuts en tant que mannequin
Après avoir rencontré le couple Guetta, elle devient danseuse à Ibiza pour le célèbre DJ. Ce n’est que le début de son ascension. Inès Rau se fait vite remarquer par un dénicheur de talent, notamment pour sa silhouette, qui lui ouvre les portes du mannequinat. Elle commence alors à poser pour les plus grands photographes de mode, comme Ellen Von Unwerth. De quoi en faire rêver plus d’une.
Mais sa carrière prend vraiment son envol lorsqu’elle fait son « coming out » en 2014 avec Playboy. On pourrait la croire au sommet de sa carrière mais ce n’est que le début ! Grâce à ce numéro spécial où le magazine célèbre les changements dans la sexualité avec une série appelée « A to Z », Inès Rau dévoile toute sa beauté sous l’objectif de Ryan Mc Ginley et avec la lettre E pour « évolution. Chapeau bas.
Elle devient alors la nouvelle coqueluche des agences de mannequinat, qui la veulent toutes. Symbole d’évolution et de renouveau, elle milite déjà pour un changement des mentalités envers les personnes transgenres : « j’étais déjà mannequin avant de révéler dans la presse que j’étais une femme transsexuelle. C’est suite à cela que ma carrière a véritablement décollé. Et très honnêtement, j’en suis ravie » déclare-t-elle à Beauté.fr. Elle devient alors incontournable. La créatrice Nicole Miller, le joallier Alexis Bittar, Balmain, Barneys, … autant de grands noms qui se l’arrachent.
Premières apparitions TV
Bien qu’elle mène une belle carrière aux USA, Inès Rau fait ses premières apparitions à la télévision française en 2016. Sa première fois fut dans l’émission 7 à 8 de TF1, où elle parle de son parcours et de ses choix dans un reportage consacré aux mannequins transgenres. Elle le partage d’ailleurs sur son compte Instagram. On comprend sa fierté !
Gardant secret son nom de garçon, elle raconte plutôt pourquoi elle a choisi celui d’Inès, hommage à une copine d’enfance : « ces quatre lettres, ces deux syllabes, la vibration cosmique de ce mot, m’ont immédiatement envoûtée, comme si le prénom Inès m’avait jeté un sort » dit-elle au magazine Antidote.
Star des réseaux sociaux
Avec plus de 300 000 followers à son actif sur Instagram, Inès Rau est une figure incontournable du milieu transgenre. Et quand elle ne pose pas, vous la trouvez toujours au premier rang des défilés lors des Fashion Weeks. Ce qui ne fait qu’accroitre sa notoriété. Bien joué !
Un plus lorsque l’on sait que son cheval de bataille reste la cause LGBT et les droits des femmes. L’environnement est aussi une autre cause qui lui tient à cœur. Elle veut se servir de sa notoriété pour faire avancer les choses. On vote pour !
En 2017, elle pose encore pour Playboy mais avec une différence, elle est la première femme transgenre à faire la couverture du célèbre magazine. Photos et interview sont à l’honneur. À 26 ans, la jeune femme engagée devient la première playmate transgenre et se dénude pour une série de photos signées Derek Kettela.
Une autobiographie déjà réalisée
Étoile montante, Inès Rau a déjà son autobiographie, depuis novembre 2018, chez Flammarion. Elle y raconte notamment être « une femme née dans un corps de garçon » et relate son parcours jusqu’à sa transition. Elle raconte à France Info : « je suis une femme parmi tant d’autres qui s’avère avoir une transition de genre mais je ne suis pas transgenre, ça ne me représente pas, je suis une femme point barre ! ».
Inès Rau est encore jeune et pourtant, elle est déjà mannequin, playmate, activiste et auteure, et ajoute depuis peu le rôle d’actrice. Partenaire à l’écran de Romain Duris dans Vernon Subutex, adaptation de la trilogie de Virginie Despentes, vous pouvez la retrouver sur Canal+ depuis le 8 avril.
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