3 millions d’euros. C’est ce qu’a promis la Première ministre Elisabeth Borne pour les centres LGBT lors de sa visite à Orléans. Elle a promis également de créer avant la fin d’année le poste « d’ambassadeur LGBT ». Un écran de fumée qui n’appairera pas pour autant les tensions.
Il y a 40 ans disparaissait la loi sur la répression de l’homosexualité. Une motivation pour le gouvernement d’Emmanuel Macron à poser une première pierre à l’édifice concernant une politique LGBTQI+. Jeudi 4 août, Orléans accueillait sa Première ministre, Elisabeth Borne, venue rencontrer les associations du centre LGBTQI+ de la capitale de la région Centre Val-de-Loire. Une bonne occasion pour annoncer les premières mesures en faveur de l’égalité des droits et de la lutte contre l’homophobie.
Une date emblématique
La date choisie n’est pas anodine. Si elle se noie un peu au milieu des vacances, elle rappelle avant tout une période de répression pour les personnes homosexuelles. Ou du moins la fin de la répression. En effet, c’est en 1982 que la loi adoptée sous le régime de Vichy pris fin. Cette loi qui condamnait les personnes homosexuelles à la prison, ou pire.
Pour autant, le gouvernement ne semble pas vouloir y donner plus d’importance, car si ce dernier reconnait les « avancées » réalisées depuis cette date, et plus précisément le bilan du précédent quinquennat Macron sur les questions LGBTQI+, il n’est pas question de reconnaitre les victimes de la répression de l’homosexualité.
Des subventions aux associations
Dans les « bonnes » nouvelles, l’émissaire gouvernemental a annoncé qu’une enveloppe serait débloqué pour tous les centres LGBTQI+. Elle aurait pour but d’aider au développement de ces derniers et à la créations de nouveaux centres dans des villes qui n’en ont pas. Une promesse à hauteur de trois million d’euros pour “pour créer 10 nouveaux centres et renforcer les 35 qui existent déjà”. L’objectif du gouvernement est d’avoir deux centres LGBT+ minimum dans chaque région de l’hexagone, et un dans chaque région d’outre-mer. “Ces centres sont un point d’entrée pour de nombreuses personnes qui ne savent pas vers qui se tourner” a justifié la Première ministre.
Cette enveloppe serait accompagnée par la création d’un poste d’ambassadeur aux droits LGBT+ avant la fin d’année. “Les droits LGBT ont été remis en cause sur le sol européen, ce n’est pas acceptable” a -t-elle jugé. Cet ambassadeur “coordonnera l’action du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères pour la défense et la promotion des droits LGBTQI+ et défendra notamment la dépénalisation universelle de l’homosexualité et de la transidentité” a précisé Élisabeth Borne. “J’en prends l’engagement, le combat du gouvernement pour les droits LGBTQI+ va se poursuivre et s’accélérer.”
L’épisode Cayeux et Monkeypox
Une polémique qui a marqué les esprits. Et les nouvelles annonces sont considérées par certains comme un écran de fumée pour faire oublier les « maladresses » du gouvernement au sujet de la variole du singe. En effet, la gestion de cette dernière par l’équipe Macron a été mal perçue par les assocs de santé communautaires. À juste titre car on se rappellera le pointage du doigt de la communauté gay. Particulièrement les hommes homosexuels multipartenaires. Et l’ouverture tardive des centres de soins. Après de nombreux atermoiements, plus de trente mille doses du vaccin … Dont les stocks sont détenus par l’armée … Ont été distribués, mais les rendez-vous sont difficiles à obtenir.
Pour rajouter un peu d’huile sur le feu, la ministre des Collectivités territoriales Caroline Cayeux a partagé ses positions quelques peu « désuètes » … Pour être dans l’euphémisme … Sur le mariage pour tous. Des propos qui sont mal passés étant donné qu’elle les jugeait « contre-nature ». Des propos qu’elle a “maintenus” sur Public Sénat, affirmant avoir beaucoup d’amis parmi “ces gens-là ». Et qui ont poussé une partie de la gauche a demandé sa démission. Elle a présenté ses excuses par la suite, mais qui n’ont pas apaisé les tensions. Il est fou qu’en 2022 de tels propos puissent encore être tenus.
“Je pense qu’elle a eu l’occasion de s’expliquer dans une interview pour présenter ses excuses aux personnes qui ont pu être choquées, pour réaffirmer qu’elle partageait totalement les valeurs progressistes que porte le président, que je porte et que porte mon gouvernement. Et qu’elle sera très vigilante à l’avenir au soutien qui peut être apporté à toutes les associations qui luttent contre les discriminations. Et notamment contre l’homophobie”, avait alors commenté Elisabeth Borne.
“Je pense que les choses sont désormais claires. Et Caroline Cayeux, comme le reste du gouvernement, est au travail et concentrée sur sa mission.” La présence au gouvernement de deux ministres au passé anti-mariage pour tous, Christophe Béchu et Gérald Darmanin, est également décriée.
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