Quand le jeune Alexis se fait convoquer par le CPE de son lycée et est sommé d’arrêter de se maquiller pour venir en cours, il reçoit une vague de soutien aussi massive qu’inattendue dès le lendemain à coup de traits d’eyeliner et de bouches colorées. Alors le maquillage, nouvelle arme de protestation ?
Nous en avons déjà parlé sur nos réseaux cette semaine. L’histoire se passe dans un lycée du Tarn, à Albi. Le jeune Alexis s’est fait convoquer un jour dans le bureau du CPE. C’est sur son compte Instagram (relayé ensuite sur Twitter) qu’il explique la raison de cette convocation.
Une plainte contre des centaines de soutiens
C’est donc suite à une plainte. La maman d’une collégienne a été choquée par le maquillage porté par le jeune homme ainsi que par ses chaussures à talon. C’est là que tout a commencé. Mais c’était sans compter sur le soutien des élèves du lycée d’Alexis et de celui des quelques 13 00 personnes qui ont partagé son témoignage sur les réseaux sociaux. Sans parler des 700 commentaires d’incompréhension de la réaction du lycée et de soutien à Alexis.
Dès le lendemain, l’opération #wearemakeup était lancée. Tous les élèves étaient invités, quel que soit leur genre, à venir maquillés pour s’élever contre la discrimination dont Alexis avait été victime. En effet, cette notion de la « norme » qui semble être appliquée dans cet établissement et qui a poussé à la réaction du lycée est loin d’être celle qui convient au reste des élèves de cet établissement et à tous ceux qui ont réagi sur les réseaux sociaux. Pour eux, le maquillage est pour tout le monde. Soit l’établissement l’interdit totalement, soit il le tolère. Et dans ce cas, il le tolère pour tout le monde. Petit florilège des réactions trouvées sur les réseaux sociaux :
Une envie totalement assumée au lycée
Cette histoire, loin d’être banale, a même été reprise dans plusieurs médias. D’abord locaux, puis nationaux (France 3, France Bleu, le Huffington Post, Cosmopolitan, Glamour, … ). Cet élan de solidarité a su toucher de nombreuses personnes. Et les réseaux sociaux lui ont offert une caisse de résonance bien au-delà des murs du lycée d’Albi. Reste à espérer que ce genre de mouvements spontanés deviendront nombreux et feront évoluer la société et aider les mentalités à changer pour que chacun puisse s’affirmer et s’assumer tel qu’il est.
Alexis, lui, tient bon. Bien qu’il ait reçu des menaces de mort, cela ne l’empêche pas de tenir bon. Cette envie est arrivée après avoir réalisé un projet artistique avec une amie qui l’a maquillé et photographié pour les réseaux sociaux. Le shooting lui a tellement plu qu’il a décidé de se maquiller tous les jours. « Parce qu’en tant qu’hétéro j’ai le droit de me maquiller même si ce n’est pas accepté dans la société ». Sa mère a eu du mal à encaisser. Et aujourd’hui elle trouve « qu’il se maquille mieux qu’elle ». Il explique « vouloir lutter contre les stéréotypes de genre, défendre la liberté d’expression et vouloir casser les codes ».
Un jeune homme bien dans sa peau
Mais avant tout, il se sent mieux dans sa peau. Et qu’on ne mélange pas sexualité et genre comme beaucoup d’ignorants le font. Car le jeune homme se dit hétérosexuel. Malgré ce nouvel amour du maquillage. « Non je suis hétéro et j’aime les filles ». Alexis raconte avoir subi des menaces de mort sur les réseaux sociaux : « on m’a dit que je méritais d’être brûlé, que des gens comme moi ne devraient pas exister… » Il ne portera pas plainte. Il dit qu’il n’est pas atteint. Pas plus qu’après que la maman se soit plainte de sa tenue. « Je ne lui en veux pas, j’essaie de comprendre pourquoi elle a réagi comme ça ».
On espère que les mentalités avanceront. A-t-on besoin d’être une femme ou adhérer à la mode Emo pour pouvoir se maquiller sans risquer sa vie ?
Bonjour,
Je veux soutenir Alexis dans son choix de se maquiller, moi même j’ai envie de me maquiller, déjà que ça fait des années que je porter des robes