A l’instar des actrices MJ Rodriguez et Indya Moore, Dominique Jackson est l’une des héroïnes transgenres de la nouvelle série “Pose”, du scénariste américain Ryan Murphy, notamment consacrée au combat de la communauté LGBT (qui concerne les lesbiennes, les gays, les bisexuels et les transgenres) dans le New-York des années 80.
Née sur l’île de Tobago, dans les Caraïbes, l’actrice a tenté sa chance aux Etats-Unis afin d’être acceptée “telle qu’elle était” selon Vogue. Découverte via une émission de téléréalité, elle est aussi mannequin, activiste et écrivaine. Vivre Trans vous en dit plus…
Elektra, son personnage dans Pose
Si vous avez suivi la série, vous connaissez le personnage charismatique d’Elektra. Patronne de la maison Abondance, elle trône sur le milieu de la nuit en véritable icône de la ball culture. Elle est de toutes les soirées, star de bals et du voguing. On adore cette intensité qu’elle dégage et la place qu’elle s’est faite avec les années.
Mais c’est aussi une reine quasi déchue car lorsque la concurrence arrive, la maison Evangelista, au lieu de sortir les griffes, elle se contente de conserver ce qu’elle a. Son personnage est entretenu par un homme riche et semble petit à petit donner l’image d’une autre époque au lieu d’être tourné vers l’avenir. Et on peut dire que Dominique Jackson interprète ce personnage à merveille.
Dominique Jackson, une femme aux multiples casquettes
Dominique a su se construire à force de volonté. Originaire de l’île Tobago, elle immigre aux Etats-Unis afin de pouvoir vivre ses rêves et surtout pouvoir s’affirmer en tant que femme. Comme de nombreuses femmes transgenres, elle a du surmonter de nombreuses difficultés mais c’est aussi ce qui la construite. Actrice découverte dans la téléréalité Strut de Whoopi Goldberg, l’activiste est aussi mannequin et écrivaine engagée.
Son arrivée aux Etats-Unis
Prise sous l’aile d’une autre femme, elle raconte :
«Quand je suis arrivé aux États-Unis, j’avais 18 ans. Lors d’une de mes premières nuits, j’étais au centre-ville de Baltimore pour tenter de sortir avec un gars. J’ai vu ces gens venir dans la rue et une femme est devenu ma sœur est venu vers moi et a dit: “Non, vous ne sortez pas avec lui. Allez.” Cela m’a sauvé la vie parce que ce gars infectait des personnes [avec le VIH / SIDA] à dessein.
“J’ai découvert la scène de la salle de bal ce soir-là. Ils ont commencé à me raconter tout ça et à dire que je pouvais marcher, et je me dis que je ne me suis jamais vue belle ou belle ou quelque chose comme ça. Ici, ces gens étaient en me disant que j’étais belle. Shatera, la mère de la maison, a dit: “Vous allez faire partie de la famille.” Je l’ai regardée et j’ai ri parce que je ne pensais pas à ce moment-là que c’était possible. Mais j’ai fini par venir à New York et j’ai rejoint les salles de bal de New York. ”
Une transition retardée
Venant d’une petite île aux informations limitées, Dominique Jackson a découvert des années plus tard, lorsqu’elle est arrivée aux USA, qu’elle pouvait faire une transition. Jusque là, elle ne savait même pas que c’était possible. Et quand bien même, après avoir fait sa transition, il lui fallut presque dix ans avant de pouvoir subir les interventions chirurgicales affirmant le genre dont elle avait besoin pour se sentir pleinement comme elle.
“La dysphorie et la dépression que subissent les personnes lorsque leur corps ne correspond pas à leur véritable moi peuvent être paralysantes”, déclare Rachel Bluebond-Langner, Professeur associé de chirurgie plastique chez Perlmutter à NYU Langone Health qui l’a opéré.
Dominique avoue que si elle avait eu dans sa jeunesse une émission telle que Pose, cela lui aurait donné la liberté de vivre sa vérité beaucoup plus tôt. Violée par le prêtre de son village, elle annonce alors à sa famille qu’elle est gay et leur parle de son sentiment d’être une fille dans un corps de garçon. N’acceptant pas sa transidentité, elle partit à New York suite à cela.
Elle rencontra son mari en 1998, et il changea complètement sa vie. Il l’accompagna dans sa transition, et à l’acceptation des choses car si son image lui plaisait, Dominique Jackson pleurait sous la douche quand elle regardait son corps. Grâce à lui, elle sauta le pas en étant soutenue et aimée, au moment où elle reçu enfin sa carte verte en 2015. Elle s’est enfin sentie libre et épanouie.
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