Les traitements hormonaux masculinisants

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Dans un article précédent, nous vous parlions des traitements hormonaux féminisants. Il est temps de présenter les traitements hormonaux masculinisants. Pas de jaloux, de l’information pour tout le monde !

 

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Passer le cap pour atteindre son point de confort, se sentir enfin dans le bon corps, c’est l’objectif de certains d’entre vous. Pour ceux et celles qui franchisent le cap du traitement hormonal et se lancent dans la réassignation de genre (ou de sexe suivant les termes de chacun), il est bon de connaître les étapes pour avoir pleinement conscience de ce qui vous attend. Vivre Trans vous éclaire.

 

Quels sont les effets des traitements hormonaux masculinisants ?

Pour entamer un TH masculinisant, vous allez devoir prendre de la testostérone (ici le Sustanon est le plus courant car c’est le moins cher). Cela passe par la voie intra musculaire donc il ne va pas falloir craindre les aiguilles. Conçu à partir de 4 esters de testostérone agissant de plusieurs façons, les injections vont avoir des effets à court et long terme.

 

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L’objectif des traitements hormonaux masculinisants est bien sûr l’apparition des caractéristiques sexuelles secondaire masculines. Mais il faut faire attention car le TH peut avoir des répercutions sur votre santé. C’est pourquoi il est important de se faire suivre par son médecin (ou un médecin spécialisé dans les personnes transgenres). Si certaines transformations sont réversibles, d’autres ne le sont pas. Il faut donc être sûr de votre démarche lorsque vous vous lancez.

 

Dans les effets réversibles, on peut nommer :

– le développement de la musculature,

– le changement dans la répartition de la graisse corporelle,

– la fin des règles (mais attention, le TH n’a aucun effet en tant que contraceptif),

– des changements au niveau de la peau (épaisseur, texture, odeur, … ),

– l’augmentation de la transpiration,

– l’acné,

– au niveau du sang, une augmentation de la pression sanguine avec plus de globules rouges. Vous verrez vos veines apparaître et vous aurez plus chaud,

– cela peut influer votre taux de cholestérol dans le mauvais sens,

– votre libido peut augmenter.

 

Dans les points irréversibles, ils sont moins nombreux mais pas moins importants :

– la voix mue car les cordes vocales s’épaississent,

– le clitoris s’élargit,

– la pilosité faciale et du corps changent (pas d’hypertrichose, rassurez-vous),

– l’implantation des cheveux change aussi (le front se dégage, une calvitie androgénétique peut même apparaître),

– vous pouvez arrêter de grandir ou grandir moins que prévu si vous le faites avant la fin de la croissance.

 

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Les effets sont-ils toujours les mêmes ?

Non, ils peuvent varier d’une personne à une autre. Ces effets sont certes les plus courants mais ils ne sont pas pour autant incontournables. Et puis vous pouvez avoir d’autres effets moins connus mais tout aussi « masculins » avec des mains et des pieds qui s’élargissent, des ronflements qui apparaissent, des troubles du sommeil, un changement de poitrine, des variations d’appétit, d’humeur, …

Bref chacun vit les traitements hormonaux masculinisants différemment. Cela dépend de la réceptivité du corps face aux hormones. Si vous ne pouvez avoir aucune influence sur certains points comme la pilosité ou les menstruations, vous pouvez pour d’autres, et en fonction de votre mode de vie, les influencer. Faites du sport par exemple pour augmenter la masse musculaire et jouer sur la répartition des graisses.

La première année est celle où il y a le plus de changement, il faut donc bien s’y préparer. Et on considère un TH terminé après 3 ans environ (en terme de changements physiques).

 

Les TH masculinisants sont-ils remboursés ?

C’est une bonne question car les traitements hormonaux masculinisants sont plus chers que les TH féminisants. Ils le sont à condition de fournir une attestation psychiatrique pour son obtention à l’INAMI.

 

Y a-t-il des contre-indications pour les traitements hormonaux masculinisants ?

Il y a plusieurs types de contre-indications, absolues et relatives, mais certains passent outre. Chacun son choix mais il faut quand même penser aux conséquences, pour soi et pour autrui. On pense notamment aux personnes transgenres qui sont FtM et qui accouchent quand même après leur transition. Ce genre de fait est assez controversé dans la communauté et divisent les opinions.

 

Dans les contre-indications absolues, on retrouve justement :

– la grossesse et l’allaitement,

– certains types de cancer (cancer du sein sensible aux androgènes),

– une cardiopathie coronarienne incontrôlée,

– un cancer de l’endomètre actif

 

Pour les contre-indications relatives, qui ont besoin d’un suivi rigoureux, on retrouve :

– les migraines,

– les épilepsies sensibles aux androgènes,

– les insuffisances cardiaques et rénales,

– les apnées du sommeil sévères,

– les maladies du foie,

– la polyglobulie (excès de globules rouges dans le sang),

– les hypertensions sévères,

– des antécédents familiaux ou personnels de cancer de l’utérus ou du sein,

– problèmes de saignements,

– des addictions (alcool, drogues, … ).

 

Quels sont les types de traitement pour entamer un TH masculinisant ?

À l’instar du TH féminisant, on vous déconseille de trouver vos produits (ampoules, cachets, gels, … ) sur Internet. Il vous faut une prescription de votre médecin. Entamer le processus seul-e est très dangereux pour votre santé.

 

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Votre médecin devra vous prescrire en premier lieu un bilan sanguin général, hépatique et hormonal, qui déterminera si vous êtes apte à suivre un TH masculinisant. Après 6 mois de traitement, vous devrez en refaire un. Si tout va bien, vous devrez toujours en faire 1 à 2 par an, pour vous assurer de votre bonne santé. Comme on vous l’a précisé plus haut, les effets des traitements hormonaux masculinisants dépendent d’une personne à une autre et ont un vrai impact sur votre corps.

 

Les injections intramusculaires

C’est la méthode la plus courante car c’est la plus efficace, mais aussi la moins contraignante. Le Sustanon reste actif pendant 3 à 4 semaines après injection. C’est plutôt confortable face à des cachets à prendre bien plus régulièrement par exemple.

Vous vous piquez dans les fesses, la cuisse ou le bras, dans le muscle. Il ne doit pas y avoir de sang dans la seringue, si c’est le cas, arrêtez tout et recommencez. Si vous n’avez pas l’habitude, n’hésitez pas à faire appel à votre médecin ou une infirmière, au moins pour les premières fois, afin de bien voir le geste à adopter, c’est important. Et le mieux est de changer d’endroit à chaque piqûre. Alterner permet d’éviter le durcissement de la peau.

 

La voie transcutanée

Le gel le plus employé pour les traitements hormonaux masculinisants est l’Andractim. Il peut être appliquer seul ou en complément des injections. 30 fois plus puissant que la testostérone, il serait néanmoins à l’origine de la chute des cheveux (mais rien ne le prouve !). Il vous faut l’appliquer quotidiennement sur une grande surface de peau, comme le thorax, l’abdomen, les cuisses, les bras, … ).

Il y a aussi l’Androgel, qui peut être appliqué plus localement et qui stimulera la pousse de la pilosité. Mais on observe moins d’effets que l’Andractim. En plus, il semblerait qu’il puisse déclencher des problèmes d’acné. Charmant.

 

Les comprimées par voie orale

Si vous optez pour les cachets, sachez que vous devrez prendre vos hormones quotidiennement. Mais cela a un vrai impact négatif pour votre foie et on remarque beaucoup moins d’effets que les autres moyens de traitement.

 

Y a-t-il des conséquences particulières autres pour les traitements masculinisants ?

Il est possible que la prise de testostérone ouvre votre appétit donc attention à la prise de poids. Un bon équilibre alimentaire et un peu de sport vous seront bénéfiques.

Vous pouvez aussi être plus sensibles aux mycoses au niveau de la vulve du vagin car la testostérone modifie l’équilibre de la flore vaginale. À ce moment là, direction votre médecin ou votre gynéco.

 

Pour conclure, pensez à votre corps, son confort et son bien-être lors de votre transition. Il se transforme et vous lui demandez beaucoup. Il faut donc le ménager et penser à son équilibre. Aimez le, ménagez le, ménagez vous !

 

3 Comments

  1. Bonjour.
    Il y a quelques année, j’ai utilisé plusieurs mois l’andractim local (sur mon clitoris). C’est assez impressionnant le développement que cela a produit. Il a fallut que j’arrête ce traitement car ça commencé à bruler pas mal. Il est possible que je n’aurai peut etre pas dû l’appliquer sur le clitoris meme (je sais pas). J’ai jamais aussi bien ressenti mon clitoris qu’à cette période (je parle du ressenti d’érection clitoridienne)
    A ma déception quand j’ai arrêté le traitement, en quelques semaines j’ai perdu pas mal de volume et perdu cette sensation. Je pense que je n’ai pas était patiente dans la durée du traitement.
    Claudie

  2. Je suis sous Andractim depuis plus de 6 mois pour mon parcours de transition.
    Mon cycle menstruel est revenu, les douleurs abdominales, ainsi que les instabilités émotionnel.
    Je ne conseil pas du tout de le prendre seul sur le long terme mais plutôt en complément de l’Androtardyl.

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