Lorsqu’on est un homme emprisonné dans un corps de femme, on prend (peut-être) un jour la décision de faire sa réassignation de genre. Et cela passe forcément par une métaidoiplastie ou une phalloplastie.
Il existe deux types de chirurgie de réassignation de genre pour les hommes trans : métaidoiplastie ou phalloplastie. Ces noms un peu longs et nébuleux peuvent faire peur et n’expliquent pas en eux même ce que ces opérations représentent. Et n’oublions pas que certains restent très confortables avec leur vagin. C’est donc une décision tout à fait personnelle que de sauter le pas. Vivre Trans vous explique donc un peu plus en détails le processus de chacun afin de (peut-être) vous aiguiller dans votre choix. Et n’oubliez pas d’en parler à vos proches si vous le sentez afin d’avoir leur soutien.
Méthode 1 : la métaidoiplastie
Peut-être l’opération la plus « simple » ou la moins « lourde » dirons nous. Si se lancer dans sa réassignation de genre est une aventure pour l’homme trans, il doit bien avoir conscience des différences lors des opérations et ce qu’elles impliquent physiquement (et psychologiquement par la suite).
Avec la métaidoiplastie, on construit un phallus mais avec ce qui est déjà existant. Je m’explique en vous faisant des points, cela sera plus clair :
– on rabat dans un premier temps les petites lèvres vers l’arrière du clitoris afin de dégager ce dernier ; notez que les hormones prises en amont et nécessaires à l’opération peuvent faire grossir le clitoris de 2 à 4 fois sa taille d’origine.
– Puis on modifie à leur tour les grandes lèvres afin d’y implanter des testicules (appelés implants testiculaires).
– Autre décision alors à prendre : changer ou non la direction de la voie urinaire afin de pouvoir faire pipi debout (fantasme des femmes cis en soirée ou en extérieur – on plaisante). Cela passera par l’ancien clitoris devenu pénis.
– Vous aurez alors le choix de fermer l’ouverture du vagin ou non
Grâce à la métaidoiplastie, vous pouvez recréer un pénis permettant la pénétration (ou non). Tout dépend de votre corps et de sa façon de réagir face aux hormones. On observe chez certains hommes trans un pénis qui gonfle et qui devient plus dur et plus sensible, alors que d’autres n’obtiennent pas du tout ce résultat et leur ressenti sera plus intérieur que physique. Certaines personnes ayant opté pour la métaidoiplastie apprécient l’usage de différentes sortes de prothèses péniennes et de godes-ceintures pour faciliter la pénétration. À chacun libre de choisir ce qui lui convient en fonction du résultat.
Méthode 2 : la phalloplastie
Passons à la deuxième méthode, plus rude, tant physiquement que psychologiquement car la transformation est plus extrême. Cependant, la réassignation de genre sera peut-être plus proche de celle d’un homme cis (selon les témoignages). Là encore, je vous le détaille par point afin de rendre chaque étape bien claire :
– on commence par prélever un lambeau de peau sur toute l’épaisseur de l’avant-bras du bras non dominant, incluant peau, nerfs, veines et artère. C’est grâce à cela que le phallus pourra être créer.
– On prélève ensuite un autre morceau de peau sur la partie latérale de la cuisse, pour la greffer sur l’avant-bras donneur. Ne vous affolez pas si votre cuisse présente une légère décoloration une fois guérie, cela arrive mais pourra s’estomper avec le temps.
– Vient ensuite la création du gland.
– Puis la fermeture de la cavité vaginale. Ici pas de choix possible, contrairement à la métaidoiplastie.
– L’étape suivante consiste à créer le scrotum grâce à la peau des grandes lèvres.
– S’ensuit alors l’enfouissement du clitoris à la base du phallus afin que toute trace de sexe féminin disparaisse.
– Survient alors l’allongement de l’urètre biologique jusqu’à la base du nouvel urètre pénien (urètre péno-scrotal).
– On positionne le phallus en connectant le réseau vasculaire et nerveux : un nerf clitoridien et un nerf génito-fémoral sont connectés aux nerfs du lambeau de l’avant-bras (phallus). Votre pénis a sa place et sa forme définitive.
– Dans certains cas, on connecte l’urètre péno-scrotal à l’urètre pénien. C’est-à-dire quand il est indiqué par la personne chirurgienne d’effectuer la construction de l’urètre pendant la chirurgie initiale. Sinon, sera effectué lors de la chirurgie de la construction de l’urètre.
– Enfin, on fixe le phallus.
Avantages et inconvénients
Contrairement à ce que certains pensent, les hommes trans qui ont choisi la méthode 2 peuvent être sexuellement excités, pour autant, ils n’auront pas d’érection spontanée. Pour y pallier, il faut attendre 12 mois après la phallopastie et il est alors possible d’implanter une prothèse d’érection qui donnera ce même effet. Vous avez le choix d’une tige ou d’une pompe qui vous permettra de bander quand vous le souhaiter. La pompe est insérée dans le bas de l’abdomen et se remplit d’un liquide qui descend dans le pénis pour simuler l’engorgement de sang. Vous pourrez donc avoir des rapports sexuels avec pénétration.
On espère que cela vous a un peu éclairé. Si vous avez connu une réassignation de genre en tant qu’homme trans, pouvez-vous partager avec nous votre expérience dans les commentaires ? Afin d’aider ceux qui hésitent peut-être dans leur choix.
Petit bonus, vous pouvez voir ici une vidéo de réassignation de genre en 3D !
Il n’y a pas meilleur patient qu’un patient trans.
Bonjour , je crois que vous vous trompez sur une chose concernant les deux opérations
Le fais de fermer le vagin est pas un choix avec la métaidoiplastie et l’est avec la phallopastie