Stéphanie Nicot, une fan de science-fiction

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Stéphanie Nicot est bien connue en France. Militante des première heures, présidente de l’ANT, engagée pour le mariage trans, elle a su faire sa place dans le milieu de la littérature.

 

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En 2014, Stéphanie Nicot (née Stéphane) devenait présidente de la Fédération LGBT française après avoir créé et dirigé l’Association nationale transgenre (ANT). En 2011, cette femme transgenre, militante associative de longue date, marquait les esprits en se mariant avec sa compagne à Nancy, devant le maire, lors d’un acte militant précédant de loin l’adoption du Mariage pour Tous en 2013. Elle était toujours, à l’époque, considérée comme un homme par l’administration, refusant de livrer les documents médicaux attestant de son changement de sexe.

 

Petit point rapide de présentation 

Née en 1952, cette mère de famille est aussi une militante engagée pour le droit à la transidentité. Assignée garçon à la naissance et alors prénommée Stéphane Nicot, elle a fait sa transition vers 2003.

Stéphanie Nicot est licenciée de Lettres modernes et d’Information-Communication. Professeure certifiée, elle a enseigné en lycée professionnel. Spécialiste des littératures de genre, en particulier la fantasy et la science-fiction, elle a été, de 1996 à 2007, rédactrice en chef de la revue Galaxies (en 2000, elle a obtenu à ce titre le Grand Prix de l’Imaginaire). En 2006, elle publie avec Alexandra Augst-Merelle l’ouvrage Changer de sexe : Identités transsexuelles, aux éditions Le Cavalier Bleu.

Éditrice, elle a publié une quinzaine d’anthologies, et dirige actuellement une collection de science-fiction aux éditions Scrineo. Un genre qu’elle affectionne depuis ses 19 ans. Enseignante à Nancy, tout comme son épouse Elise, elles partagent ensemble cet amour pour le Fantasy. Stéphanie Nicot assure pour la Ville d’Épinal, depuis sa création en 2002, la direction artistique des Imaginales, festival de dimension nationale et de réputation internationale.

 

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Une discrimination présente aussi dans le milieu de la littérature

Suite à la création de sa revue Galaxies, l’autrice qui aimait ce plaisir solitaire qu’est la lecture, s’est rendue compte que le milieu de la littérature ne faisait pas exception aux différentes discriminations. Malgré cela, elle tisse un réseau unique dans le domaine un peu fermé de cette littérature, se constitue un carnet d’adresses précieux. 

« J’ai découvert un vrai racisme envers ce genre littéraire. Les médias le snobent, les revues spécialisées n’en font quasiment pas l’écho alors que les gens l’apprécient et en font une des catégories les plus lues ».

Une discrimination dont elle n’a que faire. Elle sait mieux que quiconque que l’ignorance est la pire ennemie. Son combat d’homme devenu femme il y a six ans, elle le mène aussi à travers l’écriture et raconte sa mue dans un livre paru aux Editions du Cavalier bleu en 2006. Pour le reste, elle n’est pas trop pour le mélange des genres et lorsqu’il s’agit du festival, elle part du principe que ce qu’il y a sous sa jupe n’intéresse personne. 

Plus que la science-fiction qui repose sur l’anticipation, elle se délecte de ces livres posant « les grandes interrogations sur l’humain. C’est très attaché au réel, tout compte fait », poursuit-elle. 

 

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Un mariage hors norme

Stéphanie Nicot, né(e) Stéphane, et sa compagne Elise se sont dit “oui” un samedi matin en 2011 lors d’une cérémonie à l’hôtel de ville de Nancy. Comment cela fut possible, bien avant le Mariage pour tous ? Stéphanie Nicot était toujours reconnue comme homme devant la loi, ce qui lui a permit de s’unir avec sa bien-aimée (pour une fois que les dysfonctionnements de l’administration ont pu être utiles…). D’ailleurs, l’adjoint au maire qui a uni les deux femmes avait appelé Stéphanie Nicot par son ancien prénom masculin. 

Notre militante dit avoir subi une intervention chirurgicale pour devenir une femme, mais elle refuse de fournir à la justice les documents attestant de cette opération. De tels documents sont pourtant indispensables à un changement de sexe à l’état-civil, en vertu d’une jurisprudence établie par la Cour de cassation en 1992. « Paradoxalement, en nous discriminant, on nous a fait le plus beau cadeau », a réagi Stéphanie Nicot lors d’une conférence de presse. « C’est une situation un peu folle. C’est un symbole pour tous les millions de gays et lesbiennes qui aimeraient avoir les mêmes droits, pour que la France devienne un vrai pays républicain », a-t-elle ajouté.

Stéphanie Nicot, né(e) Stéphane, 59 ans à l’époque, et sa compagne Elise, 27 ans, se sont dit “oui” dans la matinée lors d’une cérémonie à l’hôtel de ville de Nancy. Le couple a ensuite rejoint une “marche des fiertés” lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT) qui s’est déroulée dans la ville dans l’après-midi. En couple depuis quatre ans, le deux femmes ont exprimé leur “émotion” à l’issue de leur union, qui se voulait “un moment d’amour et de tendresse avec (leurs) proches”, ont-elles expliqué.

 

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