Le 31 mars, c’est la journée de la visibilité transgenre. Mais la visibilité n’est pas une fin en soi, ce n’est qu’un moyen de mener la lutte pour plus de droits.
Petit état des lieux des avancées concernant les personnes transgenres et les sujets sur lesquels il va falloir encore poursuivre le combat.
Arrêter de considérer la biologie
Un des principaux arguments de la part des conservateurs reste celui de la biologie. En effet pour eux, c’est le sexe de la personne qui définit son genre. Et on ne peut pas aller contre. C’est ce que pensent notamment certains courants féministes comme les TERFs ou encore l’autrice d’Harry Potter, JK Rowling, qui ne cesse de faire des sorties de route à ce sujet (ce qui lui a valu son éviction du documentaire dédié aux 20 ans du premier opus cinématographique).
Se cacher derrière la biologie pour avoir des propos transphobes n’est pas acceptable. D’autant plus que dans le cas des personnes intersexes, il est décidé de façon arbitraire à la naissance du genre qui va être assigné à l’enfant. C’est donc une chose totalement décorélée du sexe de naissance. La biologie n’a pas réponse à tout. Le genre est une construction sociale qui enferme chaque individu dans des postures, des actions, des caractères … Tout au long de sa vie. Et l’on se rend bien compte que tout le monde ne peut pas se retrouver la dedans. C’est à chaque personne de s’inscrire où iel le souhaite sur le spectre de genre.
Changement de législation concernant le don du sang
Tant qu’une personne n’a pas transitionner de façon officielle, elle garde son genre assigné à la naissance sur ses papiers officiels; Elle est donc très souvent considérée comme homosexuelle. Ce qui l’empêchait jusqu’au 16 mars de cette année de donner son sang sans attester d’une période d’abstinence de 4 mois. Cette règle stigmatisante concernait donc certains membres de la communauté trans et plus généralement les LGBT+. C’est un bon début, mais le chemin reste encore long.
Le visibilité des parents trans
Etre parent transgenre est encore très délicat dans notre société. Tout comme il est difficile pour un couple homosexuel de trouver sa place … Notamment dans l’administration … Le fait d’être transgenre l’est tout autant. Malgré le passage au fameux « parent 1, parent 2 » qui a fait grincer des dents tous les conservateurs de la famille traditionnelle, nombreux documents administratifs (surtout à l’école) restent sous la désignation de « père » et « mère ». Ce qui rend toujours l’exercice de compléter ce genre de documents assez pénible (avec obligation de préciser le genre des parents…).
Le regard des autres est aussi pesant. En effet, la transidentité commence à être mieux acceptée dans la société. Mais le fait d’être un parent transgenre reste tabou. Aucune visibilité nulle part, sauf dans les journaux à sensation qui aiment montrer de temps en temps un homme enceint comme on exhibait autrefois les femmes à barbe dans les cirques. Il est là aussi question de biologie et ce concept d’homme enceint est encore difficile à comprendre pour une grande partie de la population. C’est ce qui est ressorti au moment de l’adoption parmi les nouveaux emojis. On pense notamment à celui d’une personne enceinte non genrée qui a soulevé un vif débat.
Un parcours encore long pour la visibilité trans
Pour les personnes qui souhaitent un changement d’état civil, le parcours administratif reste encore long. En France, il n’existe pas de reconnaissance d’un genre neutre. Il faut donc passer du genre féminin à masculin et inversement sur ses papiers d’identité. Si ce changement n’est pas soumis à la prise d’un quelconque traitement médical ni d’opérations de chirurgies … Il reste à la personne la charge de démontrer que son genre assigné à la naissance n’est pas en accord avec son expression de genre dans sa vie sociale. Il faut donc prouver que la personne se présent publiquement sous un autre genre et prénom. Et que cela est accepté par ses proches et/ou ses collègue.
Mais on imagine assez bien qu’il puisse être difficile de se montrer publiquement sous un genre différent de celui qui est inscrit sur ses papiers d’identités. Notamment dans son travail ou devant une famille qui aurait du mal d’accepter cela. Et surtout avant d’avoir son nouveau genre inscrit sur ses papiers. C’est donc encore un parcours très long pour certaines personnes.
Si l’on peut se féliciter des avancées des droits et de la représentation des personnes transgenres, il reste encore beaucoup de chemin pour une évolution. Surtout quand on voir les prises de positions publiques transphobes de certaines personnalités ou encore le débat qui fait rage actuellement autour des athlètes transgenres.
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